Interpellation parlementaire auprès du Conseil fédéral – 2014

Le 07.05.2014 – Ueli Leuenberger député Vert au Conseil national, dépose auprès du Conseil fédéral une interpellation Intitulée :
Action nécessaire en faveur des chômeurs âgés de plus de 50 ans
Quelle importance accorde le Conseil fédéral à la situation des personnes de plus de 50 ans à la recherche d’un emploi?
Quelles mesures propose-t-il pour soutenir nos quinquagénaires concernés par le chômage.

Développement de l’Interpellation: Différents signaux d’alertes concernant la situation des personnes de plus de 50 ans, exclus du monde du travail se multiplient ces derniers temps. Des témoignages de quinquagénaires concernés, souvent désabusés par d’incessantes recherches d’emploi infructueuses, apparaissent de plus en plus. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont confrontées à cet état de fait et la situation risque de s’aggraver au cours de ces prochaines années. A partir de 50 ans, la recherche d’un emploi peut s’avérer difficile et pose certains défis particuliers. L’approche de l’âge de la retraite, des charges salariales plus élevées, des préjugés, représentent des obstacles pour l’obtention d’un contrat de travail. A titre d’exemple le site Internet « 50etplus » crée par et pour des personnes directement concernées par la discrimination sur le marché de travail à cause du leur âge, livre des témoignages poignants.

Parlementaires Cosignataires de l’interpellation (42)
Aebischer Matthias – Amarelle Cesla – Aubert Josiane – Badran Jacqueline – Böhni Thomas – Caroni Andrea – Chopard-Acklin Max – de Buman Dominique – Fischer Roland – Fridez Pierre-Alain – Friedl Claudia – Girod Bastien – Glättli Balthasar – Graf Maya – Graf-Litscher Edith – Jans Beat – John-Calame Francine – Kessler Margrit – Kiener Nellen Margret – Mahrer Anne – Maire Jacques-André – Marra Ada – Meier-Schatz Lucrezia – Naef Martin – Nussbaumer Eric – Pardini Corrado – Piller Carrard Valérie – Reynard Mathias – Romano Marco – Rytz Regula – Schelbert Louis – Schwaab Jean Christophe – Semadeni Silva – Sommaruga Carlo – Thorens Goumaz Adèle – Tornare Manuel – Tschäppät Alexander – van Singer Christian – Vischer Daniel – von Graffenried Alec – Voruz Eric – Wermuth Cédric

 

Réponse du Conseil fédéral du 13.08.2014

En général, les travailleurs âgés sont bien intégrés dans le marché du travail en Suisse. Le taux des travailleurs actifs âgés de 55 à 64 ans s’est monté à 74 pour cent en 2013 selon l’enquête suisse sur la population active, et compte parmi les taux les plus élevés en comparaison internationale.

Le taux de chômage des personnes âgées de 50 ans et plus reste plus bas que celui enregistré pour les autres classes d’âge. Le taux de chômage des personnes âgées pour l’ensemble de la Suisse se montait à 2,6 pour cent en 2013, soit 0,6 point de pourcentage en dessous de la moyenne nationale.

Les générations baby-boom des années 1940 à 1965 et le recul subséquent du nombre de naissances ont entraîné une augmentation considérable du chiffre absolu s’agissant des personnes âgées de 50 à 64 ans au sein de la population active.

En revanche, sur l’ensemble des chômeurs, la proportion de personnes plus âgées est restée relativement stable ces quinze dernières années. Eu égard aux changements dans la pyramide des âges de la population active, ce résultat est accueilli de manière très positive.

Dans le cas d’une perte d’emploi, en revanche, il se révèle souvent plus difficile pour les personnes plus âgées de retrouver un emploi que pour les jeunes. En 2013, les personnes âgées de plus de 50 ans formaient ainsi 41 pour cent de l’ensemble des chômeurs de longue durée. Ce taux est resté relativement stable au cours des dernières années.

Le Conseil fédéral est conscient du problème qui touche les personnes âgées de plus de 50 ans, car elles encourent un plus grand risque de se retrouver au chômage de longue durée, et agit en conséquence. En effet, l’assurance-chômage (AC) soutient les chômeurs plus âgés dans leurs recherches d’emploi et met en place si besoin, des mesures ciblées relatives au marché du travail. En outre, des mesures d’allocations d’initiation au travail, de contributions aux frais de déplacement quotidien et aux frais de déplacement et de séjour hebdomadaires, des cours individuels ainsi que des programmes d’emploi temporaire sont proposées aux chômeurs plus âgés qui s’annoncent auprès du service public de l’emploi.

Outre les dispositions énumérées ci-dessus et prises dans le domaine de l’AC, le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche a lancé en 2011 l’initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié (FKI). Cette initiative a pour but d’encourager les entreprises à recourir davantage au potentiel de main-d’oeuvre indigène. L’initiative contribue par ailleurs également à la promotion de l’activité professionnelle des travailleurs âgés, dans la perspective de l’évolution démographique.

Lors de leur table ronde du 21 mai 2013, la Confédération, les cantons et les associations faîtières se sont mis d’accord quant à la démarche concrète à suivre et ont décidé d’appliquer, entre autres, les mesures suivantes sur le plan législatif:

– dans le cadre de la réforme de la prévoyance vieillesse 2020, les bases légales dans le domaine de l’AVS et de la prévoyance professionnelle pour le maintien en emploi des travailleurs âgés seront améliorées;

– dans le cadre des réformes liées à la sécurité financière des systèmes de prévoyance vieillesse, la Confédération examine des incitations permettant d’augmenter la participation des travailleurs âgés sur le marché du travail.

La Confédération, mais aussi les organisations du monde du travail et les cantons sont impliqués dans l’initiative FKI dans le but d’en augmenter les effets. La Confédération, les cantons et les partenaires sociaux étudient, dans leur domaine de compétence respectif, la meilleure façon de sensibiliser les entreprises à la « Promotion de la participation des travailleurs âgés au marché du travail » et d’encourager l’échange de bonnes pratiques. Dans le cadre de la mise en oeuvre de l’article 121a de la Constitution, le DEFR analysera d’ici à l’automne 2014 s’il est nécessaire de déployer d’autres efforts et de prendre des mesures supplémentaires.

 

Comments

  1. Du pipo !
    Quand on fait parler les chiffres, tout va bien.
    74 % des personnes de plus de 50 ans travaille. Génial ! et pour les 26 % restant ??? Eux c’est à 100 % qu’ils sont dans le marasme,
    les problèmes financiers et personnels quand on ne parle que de cela.
    On fait dire aux chiffres se que l’on a envie d’entendre. Tout comptable véreux pourra vous le démontrer.
    Exemple : après deux ans de recherches infructueuses les braves chômeurs de plus de 50 ans se retrouvent en fin de droit et sortent alors des statistiques. Résultat : le taux de chômeurs de plus de 50 ans reste stable depuis des décennies (évidemment ils meurent avant d’avoir retrouvé de l’emploi)
    Les aides, parlons-en !
    Mon époux, en fin de droit, est maintenant sorti des statistiques du chômage, (ouf, j’ai eu peur pour cette dernière). Il est devenu un brave EDS (Emploi de solidarité) grâce à l’insistance d’un ancien collègue qui a tenu à lui donner ce poste dans une association caritative. Sans cela, il serait sur une liste d’attente …….. sans un sou. Seule réponse de l’état : débrouillez-vous, on a d’autres chômeurs à fouetter. Si vous vous retrouvez à la rue, on fera l’effort de pencher le regard vers vous.
    En tant que EDS, plus de bénéfices attribués aux chômeurs : plus de réduction d’aucune sorte et un salaire (pour un travail à plein temps) d’à peine CHF 3500.00 brut, ça fait envie, faut avouer.
    Et encore, là, nous sommes chanceux. Que font tous ceux qui patientent et désespèrent en liste d’attente.
    Bien sûr, des aides à la réinsertion ont été proposées, AIT, ARE, mais même avec un ARE sur 3 ans, mon « vieillard » de 59 ans reste sur la touche.
    On va pas devenir gras ces 6 prochaines années.
    Quand on aura fini d’expurger les maigres avoirs que ne avions épargnés pour les vieux jours, on rejoindra la cohorte (toujours plus grosse) des nécessiteux à la charge de cet état qui se plaindra alors que les vieux coûtent chers.
    Ca y est, on a enfin trouvé la quadrature du cercle !

    Dégoûtés nous sommes, mais pas encore morts, on bouge encore !

  2. Je remercie la confédération de l’effort et du regard porté auprès des 50 ans et plus.
    Ma proposition est : Depuis l’an 2000, suite à une crise que l’on ne s’attendait pas, je pense que le taux de la LPP aurait dû être stabilisé, maintenu à 10% jusqu’à la retraite.
    Les employeur nous garderait jusqu’à la retraite par notre expérience et savoir faire, l’appréciation de la clientèle, l’historique est une bonne image de marque pour l’entreprise.
    Actuellement, j’approche de mes 55 ans et dites moi quel patron veut payer un taux plus élevé pour ma retraite s’il a déjà la difficulté de réaliser un bénéfice!!!

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